L’Allemagne et la Norvège vont participer à la prochaine réunion du Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires, qu’attend la Belgique ?

/ décembre 14, 2021/ Coalition belge contre les armes nucléaires, Communiqué de presse

Là où nos voisins Allemands prennent une initiative constructive, la Belgique, par la voix de sa ministre Sophie Wilmès, persiste dans une attitude contre-productive.

L’Allemagne et la Norvège mettent leurs accords de gouvernements respectifs en pratique et décident de participer, en tant qu’observatrices, à la première réunion des États parties au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) à Vienne, les 22 et 24 mars 2022. L’Allemagne devient donc le deuxième membre de l’OTAN à l’annoncer, après la Norvège.

A l’opposé, la Belgique, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, persiste dans un rejet total du TIAN. Notre gouvernement continue ainsi à s’opposer tant à la volonté de la population belge(1), qu’à son propre accord de coalition, qui l’engage explicitement à examiner “avec les alliés européens de l’OTAN, comment le Traité de l’ONU sur l’interdiction des armes nucléaires peut donner une nouvelle impulsion au désarmement nucléaire multilatéral“.

Pourtant, la Ministre des Affaires étrangères déclarait récemment encore que le TIAN ne serait “pas l’outil adéquat” et le 6 décembre 2021 la Belgique votait à nouveau contre une Résolution non contraignante de l’ONU, qui se contente pourtant de saluer l’existence du Traité d’interdiction nucléaire.

Une telle position n’est plus acceptable, particulièrement quand la seule piste qui reste envisagée par la Ministre (et le gouvernement) pour “travailler” au désarmement nucléaire mondial est le Traité de non prolifération (TNP), que la Belgique viole allègrement depuis des décennies, notamment en hébergeant des armes nucléaires états-uniennes sur son territoire et en entraînant les pilotes belges pour à leur transport et leur largage. Rappelons par ailleurs que le TIAN n’est autre que la mise en application de l’article VI du TNP, mis en œuvre par plus de 122 nations, lassées des promesses de désarmement non tenues par les puissances nucléaires, la position de la Belgique en est d’autant plus injustifiable.

Il est urgent que les États où sont déployées des armes nucléaires états-uniennes (Belgique, Allemagne, Italie, Pays-Bas et Turquie) travaillent ensemble pour en obtenir le retrait définitif.

Au regard des actuels défis sociaux, sanitaires, économiques et environnementaux, il est temps de reconsidérer les priorités budgétaires afin de désamorcer les bombes sur lesquelles nous sommes assis. Il est minuit moins cent secondes (2).

Tandis que les tensions internationales vont croissantes, la Coalition belge contre les armes nucléaires appelle le gouvernement à suivre l’exemple Allemand et Norvégien, d’agir positivement dans la cadre du TIAN, comme dans celui du TNP et d’œuvrer ainsi activement au retrait des armes nucléaires de Belgique et d’Europe, afin de construire enfin un monde débarrassé de la menace nucléaire.

(1) Sondage youGov/ICAN

 
 
*La Coalition belge contre les armes nucléaires (www.nonukes.be) réunit des organisations de la société civile belge engagées pour une Belgique et un monde débarrassés des armes nucléaires. Parmi ces organisations : la FGTB, la CSC, Amnesty International, Oxfam, Greenpeace, le MOC, la CNAPD, Agir pour la paix, Etopia, le CSO, Intal, Pax Christi, Vrede, Vredesactie, etc. La coalition développe son travail sur base d’un appel et des revendications claires, partagées par tous les signataires.
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