EN BELGIQUE?

Il est temps de bannir les armes nucléaires, en Belgique aussi. Ce qui implique le retrait des bombes américaines B61 déployées à Kleine Brogel et le refus de leur remplacement par les nouvelles B61-12.

Les signataires se rejoignent pour exiger du parlement et du gouvernement

  1. l’interdiction, par une loi contraignante, du déploiement de nouvelles armes nucléaires, dont les « B61-12 »,
  2. la mise en œuvre du retrait de celles stationnées à Kleine Brogel, afin de respecter les engagements pris lors de la signature du Traité de Non-Prolifération,
  3. l’interdiction de la capacité nucléaire pour les chasseurs-bombardiers belges, présents et futurs,
  4. la signature et la ratification du Traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN).  (lire l’Appel #nonukes.be complet)

« La présence de ces armes sur le sol belge n’est plus un secret d’État mais de polichinelle et la réaction du gouvernement et de la Défense est toujours la même : on ne confirme pas et on n’infirme pas. » (RTBf)

Malgré l’opposition de la majorité de la population, la Belgique héberge des bombes nucléaires et entraîne ses pilotes à larguer ces armes de destruction massive qui visent avant tout des civils. De plus le gouvernement accepte, sans consultation du parlement, la “modernisation” des bombes nucléaires déployées en Belgique. Ce en contradiction totale avec les engagements pris lors de la signature du Traité de non prolifération. La présence de ces armes est donc illégale.

La base aérienne de Kleine-Brogel abrite une vingtaine de bombes nucléaires B61 qui seront prochainement “modernisées“. Leurs charges nucléaires seront transférées dans un nouveau modèle, la B61-12, plus dangereuse encore. Les pilotes des F-16 belges, chasseurs à capacité nucléaire, sont entraînés à les emporter et les larguer lors des exercices annuels « Steadfast Noon », qui sont régulièrement hébergés par notre pays.

 

Ces bombes sont fournies par l’armée des États-Unis, gardées et manipulées par des militaires États-uniens et Belges. La décision de les emporter et de les larguer est -en principe- une décision « à double clef » : les alliés ordonnent ou acceptent que ces bombes soient emportées par les avions belges et la Belgique et ses pilotes acceptent, ou pas, de les emporter et de les larguer.

La Belgique a commandé 34 “F-35 JSF”, pour « remplacer les F-16 ». Pourtant le F-35 fait débat, y compris parmi les forces aériennes. Le F-35 est avant tout un chasseur-bombardier furtif à capacité nucléaire : un avion d’attaque, pas de défense.

Les F-35 sont conçus pour pouvoir emporter les nouvelles bombes nucléaires B61-12 qui remplaceront bientôt les B61 actuelles. Le choix de cet avion hors prix (entre 3,8  et 4.4 milliards d’€ pour les 34 F-35) fut imposé  par la volonté états-unienne de maintenir une « capacité nucléaire » en Belgique, et ne répond ni à la volonté, ni aux intérêts de la population belge ou de sa défense. Au contraire, être hôte d’armes nucléaires signifie aussi être pris pour cible en retour.

Pour pouvoir accueillir les nouveau F-35 les bases de Kleine Brogel et Florennes devraient êtres rénovées, le montant annoncé et de 275 millions d’euros de plus aux frais de la Belgique.

Il est faux de prétendre que la Belgique ne pourrait exiger le retrait des armes nucléaires, l’accord signé avec les USA prévoit cette possibilité. D’autres pays ont demandé et obtenu ce retrait (comme le Canada ou la Grèce) sans provoquer de problème avec leurs alliés.

Bombes nucléaires en Belgique, des indices, des preuves ?

Si vous aviez encore des doutes ci-dessous une liste non exhaustive d’éléments factuels vérifiables :

► Aux États-Unis, qui contrairement à la Belgique, assument leur politique nucléaire,  l’accès aux documents législatifs, même sensibles, est garanti par la constitution. La plupart du temps, ce n’est pas seulement théorique. Ce qui permet d’accéder à des documents, comme celui-ci, qui détaille l’accord « secret » entre la Belgique et les USA concernant les bombes nucléaires.

► Certains militaires admettent ouvertement que s’« il y a bien quelque chose de particulier à Kleine-Brogel, c’est le strike nucléaire». Récemment un militaire à la retraite qui était caserné à Kleine-Brogel, le confirmait encore dans la presse néerlandophone.

► Comme le confirme l’exercice nucléaire « Steadfast Noon », qui rassemble les forces aériennes à capacité nucléaire de l’Otan et qui est régulièrement hébergé par la Belgique.

L’OTAN à récement reconnu le caractère nucléaire de l’exercise Steadfast noon, en communiquant que le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait assisté le 16 octobre 2020 à l”exercice nucléaire annuel” de l’OTAN qui avait lieu cette fois sur la base aérienne de Volkel

► Un autre indice montrant la présence de bombes nucléaires à Kleine-Brogel sont “les allers et venues fréquentes d’avions de transport C-17A Globemaster III du 4th Airlift Squadron (4 AS), une unité l’US Air Force spécialisée dans le transport d’ogives nucléaires et stationnée sur la base McChord, dans l’État de Washington (ouest des États-Unis). Les C-17 de cette escadrille font régulièrement la tournée des bases aériennes européennes présumées abriter de telles armes, qui nécessitent des entretiens. Ceux-ci sont effectués au Nouveau-Mexique (sud-ouest des États-Unis).

► La présence d’armes nucléaires U.S. sur la base aérienne de Kleine-Brogel fut reconnue explicitement en 1988 par le ministre de la Défense de l’époque, Guy Coëme (PS). S’exprimant à l’occasion du départ de Florennes des missiles de croisière états-uniens retirés en vertu du traité INF de 1987 après trois ans de présence, M. Coëme avait reconnu le 13 décembre 1988 que des armes nucléaires se trouvaient sur la base limbourgeoise. « À l’exception de Kleine-Brogel, il n’y a pas d’autres types d’armes nucléaires dans notre pays », avait-il déclaré devant des journalistes – à la consternation de l’ambassadeur, Maynard Glitman.

► En avril 1995, le chef d’état-major de la Force aérienne, le lieutenant-général Guido Vanhecke, avait lui aussi admis à la RTBF-télévision que des ogives nucléaires étaient entreposées sur la base, en se refusant toutefois à en préciser le nombre au nom du « secret militaire ».

► En novembre 1997, l’hebdomadaire « Vox » avait lui aussi publié un article accréditant la présence d’ogives sur la base limbourgeoise. « Kleine-Brogel abrite, outre nos propres avions de combat, des armes nucléaires appartenant aux Américains », affirmait alors un militaire de la base à l’occasion de l’octroi d’une distinction aux pompiers du 10e wing.

► En janvier 2008, le ministre de la Défense de l’époque, Pieter De Crem (CD&aV), avait admis la présence d’une « capacité » nucléaire sur la base de Kleine-Brogel. »

► En 2010 deux anciens Premiers ministres Jean-Luc Dehaene (CD&V) et Guy Verhofstadt (Open VLD), et deux anciens ministres des Affaires étrangères – Louis Michel (MR) et Willy Claes ex-secrétaire générale de l’OTAN (Spa) avaient plaidé pour le retrait des bombes nucléaires de Kleine Brogel.

► Wikileaks a publié une série de document où l’ambassadeur États-unien en poste en Belgique mentionne la présence de ces armes.

  1. https://wikileaks.org/plusd/cables/09BRUSSELS1248_a.html
  2. https://wikileaks.org/plusd/cables/09BRUSSELS1580_a.html
  3. https://wikileaks.org/plusd/cables/09BRUSSELS1666_a.html

En janvier 2014, Hans Kristensen, un expert de la Fédération des scientifiques américains (FAS) spécialisé dans l’armement nucléaire américain, déclarait à nouveau que “la base aérienne de Kleine-Brogel abrite une vingtaine d’armes nucléaires américaines, sur un total de 183 réparties à travers l’Europe

► Le 11 décembre 2017, une carte blanche de l’ex Premier ministre Yves Leterme et de l’ancien Secrétaire général de l’OTAN, Willy Claes, confirme la présence des armes nucléaires au Kleine Brogel, puisqu’ils plaident pour leur retrait.

► Un document publié par erreur par l’Assemblé parlementaire de l’OTAN, une organisation interparlementaire des membres de l’OTAN, confirme que la Belgique abrite des armes nucléaires états-uniennes sur son sol. Le rapport, disponible sur Internet, est daté du 16 avril 2019 et porte sur la “dissuasion nucléaire”. On y lit que “dans le contexte de l’Otan, les États-Unis déploient environ 150 armes nucléaires, en particulier des bombes gravitationnelles B61, en Europe, à bord d’avions à double capacité (capacité conventionnelle et nucléaire, tels que les F-16 belges, ndlr), à la fois américains et alliés. Ces bombes sont stockées dans six bases américaines et européennes – Kleine-Brogel en Belgique, Büchel en Allemagne, Aviano et Ghedi-Torre en Italie, Volkel aux Pays-Bas et Inçirlik en Turquie.” La base belge est donc mentionnée noir sur blanc.

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