Non aux exercices nucléaires sur le sol belge
/ octobre 19, 2022/ Communiqué de presse
La Coalition belge contre les armes nucléaires s’insurge de la tenue de l’exercice nucléaire « Steadfast noon » sur le sol belge. Ce mercredi, elle s’est rendue devant le siège de l’OTAN pour exprimer son indignation.
Actuellement, l’OTAN effectue un exercice de simulation de frappe aérienne nucléaire. Cet exercice est réalisé par certains pays membres de l’OTAN afin d’entrainer les pilotes notamment belges au transport et au largage de bombes nucléaires. Plusieurs pays de l’OTAN y participent dont notamment l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas et la Belgique. Ces mêmes pays sont ceux entreposant les bombes nucléaires étasuniennes sur leur territoire dans le cadre du partage du « fardeau nucléaire » de l’OTAN. Or, la présence de ces armes en Belgique, leur prochain remplacement par des bombes B61-12 et la réalisation de tels exercices sont des violations explicites du Traité de non-prolifération (TNP), pourtant ratifié par la Belgique en 1975.
Cette année, la Belgique accueille l’exercice nucléaire sur sa base militaire à Kleine-Brogel où sont entreposées les armes nucléaires étasuniennes depuis 1963. Cet exercice « Steadfast noon » est réalisé annuellement par l’alliance atlantique. Depuis 2020, l’OTAN ne se cache plus de la réalisation de cet exercice. Néanmoins, c’est la première fois que l’OTAN communique de manière spécifique autour de ce dernier. Mettant en avant son caractère annuel et le faisant passer pour routinier, l’OTAN cherche à normaliser l’existence d’un tel exercice et banalise l’usage et la dangerosité des armes nucléaires. Les pays de l’alliance atlantique se livrent ainsi à un exercice qui prépare à l’utilisation d’une arme tuant par centaines de milliers de personnes, et ayant des conséquences auxquelles aucun État ne peut faire face. Tout ce discours autour des armes nucléaires visant à euphémiser leurs effets et à normaliser leur usage (ex : armes nucléaires dites « tactiques », frappe nucléaire dite « limitée », ou dans le cas présent « exercice nucléaire »), participe à rendre leur utilisation de plus en plus plausible. Ces armes dites « tactiques » ont une force de destruction comprise entre 0,3 et 50kt de TNT. En comparaison, la bombe nucléaire larguée sur Hiroshima par les États-Unis a causé la mort de 140 000 personnes avec une puissance de 15kt ! Au vu des conséquences humanitaires et environnementales qu’une utilisation aurait sur les populations, les écosystèmes et l’environnement, et du caractère illégal et totalement immoral des armes nucléaires, ces dernières ne peuvent en aucun cas faire partie des armes à disposition d’un arsenal.
En période de tensions internationales croissantes avec des menaces répétées d’utilisation d’armes nucléaires au cours des dernières semaines, réaliser un tel exercice est irresponsable et ne fait qu’accroître le risque de confrontation avec la Russie. La question n’est donc pas de savoir comment gagner une confrontation nucléaire mais plutôt comment l’empêcher. Il est temps pour la Belgique de respecter ses engagement pris dans le cadre du Traité de non-prolifération, en se débarrassant des armes nucléaires entreposées sur son sol et en ratifiant le Traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN). Une adhésion soutenue par 77% de la population belge, selon le sondage YouGov en 2020. En s’opposant à la tenue de cet exercice militaire nucléaire et en renonçant à la « tâche nucléaire » de l’OTAN, la Belgique peut montrer l’exemple et ouvrir la voie vers la désescalade et un désarmement global.