Les 25-30 ans considèrent qu’une attaque nucléaire a toutes les chances de se produire au cours des dix prochaines années.

/ avril 3, 2020/ #nonukes.be, Coalition belge contre les armes nucléaires

Ceci est la reprise d’un texte publié par le CICR le 16 janvier 2020

Pour la génération Y, les guerres dévastatrices représentent un risque bien réel, et des limites doivent être posées.

Dans une enquête mondiale commandée par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), 16 000 membres de la génération Y, âgés de 20 à 35 ans, issus de 16 pays, ont été invités à exprimer leur vision de la guerre.

Les membres de la génération Y estiment que le risque qu’une guerre dévastatrice ait lieu de leur vivant est bien réel. La plupart des interrogés considèrent même qu’une attaque nucléaire a toutes les chances de se produire au cours des dix prochaines années.

Menée l’année dernière auprès de plus de 16 000 membres de la génération Y dans 16 pays – la moitié en paix et l’autre en guerre – cette enquête fait ressortir le point de vue de la génération Y sur les conflits, l’avenir de la guerre ou encore les valeurs portées par le droit international humanitaire, telles que l’interdiction de la torture contre les combattants ennemis.

Les résultats traduisent une inquiétude de la génération Y quant à l’avenir, que le regain de tensions à l’échelle mondiale ne fera qu’accentuer.

Une forte proportion des interrogés (47 %) estime que la perspective qu’une troisième guerre mondiale ait lieu de leur vivant est très probable. De plus, si 84 % des personnes interrogées considèrent que l’utilisation d’armes nucléaires n’est en aucun cas acceptable, 54 % pensent néanmoins qu’une attaque nucléaire a toutes les chances de se produire au cours des dix prochaines années.

« Cette appréhension des membres de la génération Y peut refléter une polarisation accrue et une augmentation des discours déshumanisants », explique le président du CICR, Peter Maurer. « S’il s’avère qu’ils ont raison à propos d’une troisième guerre mondiale, d’immenses souffrances frapperont plusieurs pays, voire des régions entières. Cela nous rappelle combien il est important que les règles de la guerre, censées protéger l’humanité, soient respectées aujourd’hui et demain. »

Il est encourageant de constater que 74 % des interrogés pensent également que les guerres peuvent être évitées. Une proportion quasi équivalente (75 %) estime nécessaire d’imposer des limites aux méthodes et aux moyens de guerre.

L’enquête révèle toutefois des tendances inquiétantes, qui traduisent un manque de respect des valeurs humaines fondamentales consacrées par le droit international. Au total, 37 % des personnes interrogées considèrent que la torture est acceptable dans certaines circonstances, et ce même après avoir reçu des explications sur la Convention des Nations Unies contre la torture. Par ailleurs, 15 % estiment que les combattants devraient employer tous les moyens pour atteindre leurs objectifs, quelles que soient les pertes civiles engendrées.

Ce qui ressort nettement de l’enquête, c’est que les personnes ayant fait l’expérience de la guerre la haïssent. En Syrie, 98 % des interrogés affirment que l’utilisation d’armes nucléaires n’est en aucun cas acceptable, 96 % pensent la même chose au sujet des armes chimiques, et 96 % au sujet des armes biologiques. Par ailleurs, 85 % estiment que les combattants ennemis capturés devraient être autorisés à contacter leurs proches. Ces résultats sont parmi les plus élevés des 16 pays de l’enquête.

« Lorsque vos proches subissent les horreurs de la guerre, vous ne pouvez plus entendre parler d’armes de guerre. Les réponses des membres de la génération Y en Syrie, en Ukraine et en Afghanistan confirment une idée évidente pour nous : les personnes ayant fait l’expérience de la guerre haïssent la guerre », indique M. Maurer.

Les interrogés dans les pays touchés par la guerre sont plus susceptibles de croire qu’on observera moins ou plus du tout de guerres à l’avenir par rapport aux interrogés dans les pays en paix (46 % contre 30 %). Les 20-35 ans dans les pays en guerre affichent également plus d’espoir : 69 % des personnes interrogées en Ukraine sont convaincues que la guerre qui ravage leur pays devrait prendre fin dans les cinq prochaines années.
Armes nucléaires

L’enquête révèle une anxiété au sujet des armes nucléaires : au moins deux tiers des interrogés dans les 16 pays estiment que l’utilisation d’armes nucléaires « n’est en aucun cas acceptable », mais une majorité (54 %) est également convaincue qu’une attaque nucléaire se produira au cours des dix prochaines années. La plupart des 20-35 ans pensent que les armes nucléaires devraient être interdites (54 % également).

En Syrie, 98 % des interrogés indiquent que l’utilisation d’armes nucléaires n’est en aucun cas acceptable. Cette idée est également largement suivie en Colombie (93 %), en Ukraine (92 %) et en Suisse (92 %), par opposition au Nigéria (68 %) et aux États-Unis (73 %).

Dans l’ensemble, quatre interrogés sur cinq estiment que l’existence d’armes nucléaires est une menace pour l’humanité, et 64 % indiquent que les États dotés d’armes nucléaires devraient les détruire.

Lire l’article complet sur le site du CICR: https://www.icrc.org/fr/document/pour-la-generation-y-les-guerres-devastatrices-representent-un-risque-bien-reel-et-des

Télécharger le dossier du CICR

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