Communiqué de presse – Désarmement nucléaire : le Parlement doit pouvoir légiférer de manière souveraine.
La Coalition belge contre les armes nucléaires note que la résolution portée par le sp.a et présentée à la Chambre ce jeudi 16 janvier, fut expurgée de ses deux demandes principales : la signature du Traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN) et un plan de retrait des armes nucléaires états-uniennes de Belgique. En vidant cette résolution de son sens, pour ensuite la refuser, la majorité des parlementaires a ignoré l’opinion exprimée par 64 % de la population belge(1) qui est en faveur de la signature du Traité.
La presse néerlandophone(2) signale que plusieurs parlementaires furent approchés par l’ambassade des États-Unis afin qu’ils renoncent au principe de désarmement nucléaire, auquel notre pays a adhéré en signant le Traité de non-prolifération (TNP). La Coalition est particulièrement préoccupée par cette ingérence dans un débat belge, concernant des armes nucléaires déployées à Kleine Brogel.
Il y a 75 ans, Hiroshima et Nagasaki furent détruites et des centaines de milliers de civils massacrés. Il y a 50 ans, le Traité de non-prolifération (TNP) était voté. Ses signataires, dont la Belgique, se sont engagés à empêcher la prolifération des armes nucléaires et à promouvoir un désarmement nucléaire général et complet. Ce traité stipule que les États non dotés d’armes nucléaires ne peuvent accepter le transfert, le contrôle direct ou indirect d’armes nucléaires. La Belgique est donc en contravention avec le TNP, les avions de chasse belges sont équipés -et nos pilotes entraînés- pour larguer les bombes nucléaires états-uniennes. Bombes qui seront prochainement modernisées, le moment est donc venu de se débarrasser de ces dangereuses armes de destruction massive, qui visent avant tout les civils
«Il est illogique et naïf de penser que l’on pourrait éviter la guerre en brandissant la menace de meurtre de masse. Menacer n’est pas le meilleur moyen de se protéger. C’est contre-intuitif. La seule garantie contre l’utilisation d’armes nucléaires est de les éliminer et de les interdire.» Béatrice Fihn – ICAN (Prix Nobel de la paix 2017)
Il est grand temps pour la Belgique de respecter son engagement en
signant le TIAN. Les bombes nucléaires présentes à Kleine Brogel
représentent un danger permanent, elles font de la population belge une
cible militaire prioritaire. Un attentat ou un accident sont aussi des
risques non négligeables.
De plus, l’initiative d’utiliser ces
armes nucléaires appartient au président des États-Unis, qui mène une
politique militaire et étrangère téméraire et impulsive. Nous ne pouvons
exclure que ce puissant allié de l’OTAN n’entraîne notre pays dans de
catastrophiques aventures nucléaires.
La Belgique, l’Allemagne et
les Pays-Bas, entre autres, ont régulièrement signalé à l’OTAN qu’il
était temps d’envisager le retrait des armes nucléaires déployées en
Europe. Rappelons que le Canada et la Grèce ont obtenu le retrait des
armes nucléaires états-uniennes, ce sans entraîner les graves
conséquences politiques ou économiques évoquées par certains dans le cas
belge.
La Coalition appelle le Parlement à assumer sa
responsabilité nationale et internationale en votant une loi
contraignante, pour le retrait des bombes nucléaires de Kleine Brogel et
pour la signature du Traité d’interdiction des armes nucléaires.
(1) bit.ly/Poll-TPNW-BEDEITNL / (2) De Morgen