Alors que les nouvelles bombes nucléaires sont arrivées en Belgique, la Coalition belge contre les armes nucléaires s’inquiète du silence du ministre des Affaires étrangères sur la participation de la Belgique à la Conférence des États parties au TIAN

/ mars 4, 2025/ Coalition belge contre les armes nucléaires

La Coalition belge contre les armes nucléaires, qui regroupe une soixantaine d’associations engagées pour la paix et le désarmement, a adressé une lettre au nouveau ministre des Affaires étrangères, Maxime Prévot, afin d’échanger autour de la position de la Belgique, quelques jours avant la troisième Conférence des États parties au Traité sur l’Abolition des Armes Nucléaires (TIAN), prévue du 3 au 7 mars 2025 au siège des Nations Unies à New York. Ce courrier est resté sans réponse. Nous osons pourtant croire que la problématique des armes nucléaires inquiète notre gouvernement, particulièrement au moment où notre pays vient d’accueillir, dans un silence assourdissant, de nouvelles bombes nucléaires états-uniennes sur son territoire.

La Belgique avait déjà pris part aux deux premières réunions des États parties en 2022 et 2023 en tant qu’observateur. La participation de la délégation belge à la Conférence en tant qu’observateur avait alors permis à la Belgique de garder un regard sur les discussions inter-gouvernementales autour du désarmement nucléaire, tout en ne constituant aucune forme d’engagement particulier.

La Coalition belge contre les armes nucléaires estime que la Belgique doit poursuivre cette voie en participant à cette troisième Conférence. Il nous semble en effet essentiel que l’action du gouvernement belge s’inscrive dans une démarche durable et conséquente en faveur d’un désarmement nucléaire mondial, conformément aux engagements pris par la Belgique dans le cadre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), qu’elle a signé et ratifié il y a 50 ans. D’autant plus que, dans son accord publié il y a peu, le nouveau gouvernement affirme que le TNP reste « la pierre angulaire de notre politique de désarmement nucléaire » et que la Belgique maintient « sa longue tradition de défense des traités et accords internationaux sur le désarmement et la non-prolifération ». Comme l’objectif du TIAN est de compléter et de concrétiser davantage l’objectif du TNP, en particulier l’article VI, la participation de la Belgique à la troisième conférence des états parties du TIAN en tant qu’observateur prendrait donc tout son sens dans ce contexte. 

Les engagements de la Belgique en faveur de la non-prolifération nucléaire sont d’autant plus importants en cette année 2025, sachant que le mois passé Jill Hruby, directrice de la National Nuclear Security Administration (NNSA) des États-Unis, a annoncé que les nouvelles bombes nucléaires B61-12 étaient « entièrement déployées ». Elle faisait là référence aux armes nucléaires tactiques américaines déployées en Europe, y compris en Belgique. Cette déclaration, faite lors d’une conférence au Hudson Institute, a révélé que les anciennes bombes B61 stationnées à la base aérienne de Kleine-Brogel ont été remplacées par cette version modernisée. La B61-12 est une bombe thermonucléaire d’une puissance de 50 kilotonnes, soit trois fois celle de la bombe qui a détruit Hiroshima en 1945. Elle est dotée d’un système de guidage amélioré, augmentant sa précision et, par conséquent, sa « capacité opérationnelle » selon les termes du NNSA. 

Malgré notre sollicitation, nous nous inquiétons de ne pas avoir encore reçu de réponse du ministre des Affaires étrangères. Notre Coalition espère vivement voir se confirmer la participation de la Belgique à la troisième Conférence des États parties au TIAN, qui a déjà lieu la semaine prochaine.

Contacts presse :
Ludo De Brabander (NL) – 0473 51 64 62
Sarah Rousseau (FR) – 0472 61 67 19